Le mouvement dans l’écriture
Décrire le mouvement d’une écriture, c’est observer ce qui la meut, l’anime, c’est être attentif à l’impression qui s’en dégage en appréciant plus particulièrement sa démarche, c’est-à-dire le déroulement de son geste graphique, la façon dont celui-ci fait progresser l’écriture vers la droite.
Si l’on s’en tient à la définition du Petit Robert, l’effervescence (du latin effervescere : bouillonner) signifie bouillonnement, fermentation, mouvement ; son antonyme est le calme. Au sens propre, il s’agit du bouillonnement d’un liquide produit par un dégagement de bulles gazeuses, lorsqu’on y introduit certaines substances. Au sens figuré, l’effervescence est une agitation, une émotion vive et passagère ; l’exemple donné est : « cet événement a mis tout le pays en effervescence ».
Dans les deux cas, il y a l’idée d’une réaction (qu’elle soit chimique ou psychologique) ; si l’on reprend le terme de fermentation, il y a également l’idée de quelque chose qui couve, qui agit de l’intérieur.
L’effervescent
Le terme d’effervescence fait effectivement immédiatement surgir des images et des ambiances dans notre esprit. Il renvoie surtout à une idée d’agitation, d’excitation, de turbulence, de remue-ménage, à quelque chose d’un peu débridé, décousu, incontrôlé, désordonné.
De cette agitation, émergent deux climats qui sont étroitement mêlés et en interaction constante :
un climat de fête où règnent le rire et l’enthousiasme. On imagine aisément le brouhaha, les bulles de champagne qui pétillent, une gaieté et une insouciance qui s’auto-alimentent pour créer une certaine ivresse ;
en filigrane, un climat d’inquiétude, de qui-vive, comme si une menace planait en arrière-plan, que l’agitation et l’entrain exagéré seraient destinés à recouvrir, à dissiper.